Madame Blais, j’ai écouté votre entrevue donnée à LCN le dimanche 14 mars sur le cas de la résidence Le Marquisat Montcalm. Encore une fois, le domaine privé est fautif et des aînés se retrouvent en difficulté.

Ce qui m’a surpris dans votre intervention, c’est le fait que vous comptez travailler avec le Regroupement québécois des résidences pour aînés (RQRA) sans indiquer une possible collaboration avec des organismes communautaires qui recherchent le bien-être des aînés. Madame la ministre, êtes-vous au courant que le RQRA est un regroupement de PROPRIÉTAIRES de RPA? Croyez-vous sincèrement que le RQRA est capable d’autoévaluation sur la qualité des services donnés et pourra dénoncer les propriétaires fautifs?

Madame Blais, vous avez à votre disposition des milliers d’aînés et de proches aidants qui, par l’entremise d’association comme la nôtre, peuvent devenir gratuitement vos yeux et vos oreilles. Il suffit de faire une place à nos associations qui veillent au bien-être des aînés. Nous, à l’ACROQ (Association des comités de résidents officielle du Québec) nous pouvons vous communiquer des dénonciations concernant la maltraitance d’aînés car ils n’ont pas avec nous cette crainte, cette peur viscérale de représailles lorsqu’ils osent nous parler. Les aînés et leurs proches aidants retrouvent dans notre site web https://acroq.ca les outils et les informations pour développer cette solidarité.

Madame la ministre, vous avez certainement à cœur notre bien-être et vous pouvez faire de grandes choses. Je me permets de vous suggérer quelques avenues possibles : faire en sorte que pour obtenir une certification, une RPA doit mettre en place un comité de résidents et de proches aidants. Pourquoi intégrer les proches aidants aux comités de résidents?  C’est que ceux-ci représentent une portion de plus en plus importante d’aînés qui sont en perte cognitive et incapables de dénoncer une situation de maltraitance. Ce comité doit recevoir de la RPA un budget de fonctionnement adéquat. Il doit être en relation directe avec le CIUSSS ou le CISSS qui est responsable de la certification de l’établissement et prévoir au moins une rencontre annuelle entre le conseil d’administration du comité et des représentants du CIUSSS ou CISSS. Ainsi, vous allez économiser sur l’engagement d’inspecteurs et gagner en efficacité.

Une autre suggestion pour améliorer le sort de nos aînés vivant en RPA: rendre obligatoire l’utilisation correcte de l’annexe 19 que l’on retrouve dans le manuel de certification. Cette annexe donne au futur locataire et au locataire actuel, un portrait précis des frais que comporte sa facture mensuelle. L’annexe6 du présent bail ne donne pas tous ces détails.

Vous voulez une autre suggestion? Faciliter l’accès au Tribunal administratif de logement. Vous savez que la crainte de représailles est omniprésente. Alors, lorsqu’un aîné désire obtenir justice, il se tait généralement car il doit dévoiler son identité au grand jour. Maintenant, imaginez que vous puissiez offrir à un groupe d’aînés la possibilité d’une action collective lorsqu’un même litige les rassemble, et ce, en étant représentés par un avocat s’ils le désirent. Le groupe assure aux aînés l’anonymat, aucun n’a à initier la réclamation contrairement au projet de loi 67. C’est le groupe qui demande justice. Cela fait toute la différence.

Madame Blais, l’ACROQ est là pour rester. Nous vous offrons notre entière collaboration et contrairement au RQRA, nous n’avons pas de préoccupation de faire des bénéfices avec les aînés.

Cordialement,

Raoul Charbonneau

Président-fondateur de l’ACROQ

Retraité de l’enseignement

Drummondville, QC

J2C 0C7